Faut-il s'aimer pour réussir?

Après l'excursion matinale au sommet de la Grande-Motte, Grégory Coupet s'est éclipsé pendant une demi-heure mercredi après-midi. A son retour à l'hôtel des Bleus, le gardien lyonnais a eu une vive explication avec Raymond Domenech et Bruno Martini. Et n'a pas participé à la petite fête en soirée.

"Faut-il s'aimer pour réussir? S'aimer est un bien grand mot. Je préfère se respecter", confiait Raymond Domenech lundi lors de sa conférence de presse. Le sélectionneur n'est pas naïf. Il sait pertinemment que son groupe ne vivra pas dans l'harmonie la plus parfaite l'aventure mondialiste. Sa phrase s'appliquait peut-être, sans doute, à Fabien Barthez et Grégory Coupet. En désignant le premier comme gardien titulaire pour la Coupe du monde voilà dix jours, il pensait avoir tranché pour de bon un débat passionné.

Pas sûr, pourtant, que l'affaire soit complètement close. Mercredi, un épisode a alimenté les rumeurs de tensions qui entourent les relations entre Barthez et Coupet. Peu après le retour des Bleus de leur excursion matinale au sommet de la Grande-Motte, le Lyonnais a quitté l'hôtel Montana, où loge l'équipe de France, aux alentours de 14h30. Officiellement, la version d'un départ du Lyonnais lié à sa position de gardien remplaçant a été démentie, en début de soirée, à l'AFP par l'attaché de presse des Tricolores.

Duverne l'a convaincu de revenir

Selon un témoin, Coupet aurait pourtant chargé sa voiture personnelle avec ses propres bagages, avant de partir avec femme et enfants. Environ 30 minutes plus tard, le portier des champions de France est réapparu. C'est le préparateur physique de l'OL, Robert Duverne, qui accompagne les Bleus pendant leur préparation, qui aurait joué un rôle prépondérant pour le convaincre de rester.

Selon une autre source, Coupet a ensuite eu une discussion assez tendue avec le sélectionneur et l'entraîneur des gardiens, Bruno Martini. Le Lyonnais n'a pas non plus participé à la fête disco organisée dans la soirée, préférant s'enfermer dans sa chambre avec sa famille. L'air de la montagne n'a donc visiblement pas atténué la déception et la rancoeur du portier des Gones. La situation est-elle tenable à terme? Depuis le début de la semaine, les deux gardiens ont échangé un minimum, travaillant séparément; l'arrivée du deuxième entraineur, Fabrice Grange, chargé plus spécifiquement de s'occuper du Rhodanien, a renforcé cette impression de distance.

Très affecté, Coupet a du mal à prendre sur lui. Un cap pourtant indispensable à franchir s'il veut tenir sa place dans le groupe en Allemagne dans le rôle de la doublure de Barthez. "Il va falloir que je me relève. Que, psychologiquement, j'arrive à me remettre, pour le groupe et cette Coupe du monde", confiait le numéro deux après avoir appris la décision de Raymond Domenech. Ce n'est peut-être pas le cas. La question n'est plus de savoir si ces deux-là peuvent encore s'aimer, mais simplement s'ils peuvent encore se côtoyer...