Peut on changer une équipe qui gagne?

Publié le par Trézéguet David

RAYMOND DOMENECH, qu'avez-vous ressenti après cette victoire contre l'Espagne ?

R.D. : Je n'oublierai jamais ce qui s'est passé hier parce que c'était un grand moment de bonheur collectif qui a déteint sur toute la France. Je n'ai pas de mots. Il y a des moments où les émotions sortent et dépassent le cadre de l'explication. Après le troisième but, il y a quelque chose de fort qui est sorti, qui était au fond de nous depuis des semaines ou des mois. Que vous ne l'ayez pas vu, je le comprends parce qu'on ne l'a pas beaucoup montré. Nous, on savait qu'on l'avait et on a enfin pu l'exprimer après beaucoup avoir vécu beaucoup de pression. Cela ne s'explique pas, ça se vit tout simplement. Mais c'est le prochain match qui compte déjà. Il faut penser à récupérer, superviser et étudier l'adversaire. Je suis déjà dans la suite...

Est-ce le meilleur moment de votre carrière d'entraîneur ?

R.D. : Oui... J'en ai eu d'autres mais là c'est quand même une qualification pour les quarts de finale de Coupe du monde. C'est presque le sommet. On a encore quelques matches mais ça se rapproche donc ça fait ressortir l'émotion et le bonheur que l'on ressent quand on réussit.

Qu'est-ce qui vous fait croire que la France peut être championne du monde ?

R.D. : Rien ne m'y fait croire. C'est ma conviction et ma fonction. Si moi, je n'ai pas cette conviction là, je ne vois pas qui peut l'avoir. D'ailleurs je suis surpris d'entendre certains trucs lorsque l'on nous dit que, si l'on perd contre le Brésil, on aura réussi notre Coupe du monde. Pour moi, j'imagine l'inverse. Si je me plante devant vous et que je vous dis ça, vous imaginez ce que vous m'auriez dit derrière. Face à la Corée déjà, j'avais sorti Zidane et vous aviez dit que ce serait peut-être son dernier match. On se prépare pour que le dernier match ait lieu le 9 juillet.

On a enfin vu l'équipe de France montrer sa joie, y compris à votre égard...

R.D. : D'abord, c'est la victoire de toute l'équipe, ce ne sont pas les buts de untel ou untel. Mais cette victoire a permis de montrer ce que cette équipe a au fond des tripes. On a pu exprimer quelque chose qu'on avait en nous et que l'on n'avait peut-être pas complètement montré. Mais elle a pu l'exprimer par ce qu'il y avait cette victoire. Il fallait un événement en rapport pour ça. Il fallait un prétexte pour exprimer ouvertement ce bonheur partagé.

Face au Brésil, peut-on changer maintenant une équipe qui gagne ?

R.D. : Dans l'idée on peut se dire que non. Mais il reste trois jours. Depuis deux ans je n'ai pas encore pu faire deux fois la même équipe donc je reste prudent. Avant de dire, il faut changer ou non, on verra ce qui se passe lors des deux prochains entraînements. L'idée est de se dire que, quand on est bien et que ça se construit bien, on a moins tendance à vouloir changer. Mais parfois, face à une stratégie différente, on peut modifier des choses. Par exemple, regardez-bien mais les Brésiliens ne font pas courir le ballon de la même manière que les Espagnols.

Publié dans News => France

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