Les français en colère contre les sifflets
Les sifflets qui ont ponctué la prestation assez fade de l'équipe de France face au Mexique (1-0) lors du premier de ses trois matches de préparation au Mondial samedi au Stade de France, laissent penser que les Bleus de Raymond Domenech n'ont pas seulement des adversaires à vaincre, mais aussi un public à convaincre.
"Je ne comprends pas ces sifflets, je suis très déçu du comportement du public et je ne suis pas le seul", a estimé dimanche Djibril Cissé, qui n'a pas été épargné par les gradins de Saint-Denis.
"En plus c'est bizarre, car en plus on menait au score et puis on nous a critiqué durant le match après nous avoir soutenu avant le coup d'envoi. C'est spécial", a souligné l'attaquant du club anglais de Liverpool, guère habitué, en Angleterre, au désamour des spectateurs.
"Cela n'arrive jamais en Angleterre. Même quand on joue à l'extérieur", a reconnu Cissé.
Thierry Henry, l'homme fort du club londonien d'Arsenal, finaliste malheureux de la dernière finale de la Ligue des Champions, ne peut qu'approuver.
"A la fin de la finale, je suis allé applaudir les supporters d'Arsenal. Ils m'ont applaudi, ils ont même applaudi l'équipe de Barcelone. On a perdu 4-2 à domicile contre Manchester United et 6-1 à Old Trafford et ils ont continué de nous applaudir", a raconté le Gunner.
Franck Ribéry, qui a honoré face au Mexique sa première sélection, s'est lui aussi ému de la réaction du public. "C'est difficile pour la confiance. C'est dommage que l'on siffle des joueurs comme Barthez, Djibril Cissé ou Vikash Dhorasoo", a avancé l'attaquant Marseillais qui, pour sa part, a reçu un excellent accueil à son entrée sur le pelouse à l'entame du dernier quart d'heure.
"C'est un peu embêtant pour le groupe et pour la Coupe du monde", a poursuivi le Marseillais, bien parti pour devenir un chouchou des fans des Tricolores.
Surtout sifflés en seconde période quand ils ne parvenaient pas à inscrire le deuxième but qui aurait tué le match et surtout bonifié leur production, les Tricolores ont vécu une nouvelle fois ce qu'ils avaient déjà enduré à l'occasion de leur défaite contre la Slovaquie (2-1) en mars dernier.
Une persistance qui énerve le défenseur Willy Sagnol. "On a en ras-le-bol des sifflets, cela fait plusieurs fois" a assuré Sagnol, qui tient une explication. "Ils viennent de groupes de pseudo-supporters, ce sont de pseudo-sélectionneurs. Ils ne viennent pas supporter une équipe mais viennent au spectacle", a-t-il précisé.
Sagnol pointe du doigt "le public parisien" et espère que sa fédération a compris qu'il serait peut-être préférable que l'équipe de France espace ses visites à Saint-Denis. "Si la fédération était restée sourde après le match contre la Slovaquie, là je crois qu'elle a compris", a avancé le joueur du Bayern Munich, qui à titre personnel souhaiterait jouer tous les matches des Tricolores dans son fief de Saint-Etienne.
Pour son dernier match de préparation l'opposant à la Chine le 7 juin prochain, les hommes de Domenech iront jouer à Geoffroy-Guichard. Avant, ils se déplaceront à Lens pour recevoir le chaleureux soutien du public nordiste.
"J'espère qu'à Lens ce sera différent", a déclaré Cissé. "A Lens, les gens sont moins habitués à voir l'équipe de France et ils seront peut-être plus contents."